vendredi 29 juillet 2011

La mort d'Albert




4 janvier 1960



Être roi de ses humeurs, c'est le privilège des grands animaux.

Albert Camus
LA CHUTE





traffitrucage: l.l.


mardi 26 juillet 2011

DES LECTEURS


Photo: L.L.



Les lecteurs ?

De beaux insensés
(tout comme vous et moi);
vous, que je n’ai pas souvent vus
mais tellement un peu reconnus...


Des lecteurs qui parfois préfèrent,
de près comme de loin,
plutôt que de se fabriquer eux-mêmes de l’action,
être bien calés dans leur fauteuil préféré
pour y délire de la fiction de succès damnés


Des lecteurs ?

Une belle gang de suiveux d'histoires
Une belle batch de téteux de mots

Une bonne tale d'âmes en feu...
qui n'ont pas peur des frictions
qui ont peu ou pas de connections
(mais beaucoup de connexions)


Des lecteurs ?

Qui, comme tous les bons solitaires qu’ils sont,
deviennent doublement avertis

(et un petit peu égoïstes),
quand il s'agit de partager de leurs émotions

dans le silence des grandes et somptueuses lectures
dans le vacarme des douces reliures
avec ou sans certains d’entre nous/eux

Mes lecteurs ?

Qui ne se ressemblent pas tous
(heureusement),

ne sont pas plus fins que d’autres (ni plus fous)
que ceux et celles qui n'ouvriront jamais LEUR grand livre


Mes lecteurs ?

Qui se distinguent du fait
qu'à chaque fois qu'un nouveau titre
apparaît sur leur écran magique,
satisfaits ou non de ce qu’ils ont lu de moi,
recommenceront le même tour de manège

un peu comme ces attardés qui embarquent
à chaque jour dans le même wagon,
toujours assis à la même place


À tous les jours que leurs bon yeux s'amènent,
avec les mêmes têtes,
qu’ils voient (ou pas),
et qui ressuscitent sans cesse le même paysage,celui qui les décède le long des jours plats sans éclats,
celui qui leur succédera un jour ou l'autre,
celui qui les emportera vers ce mot-ci ou celui-là...

Mes lecteurs ?
(et peut-être aussi les vôtres),
faudrait bien finir par tous les rencontrer un jour ou deux,
juste pour voir de quoi ils ont vraiment l’air.



De rien de sérieux, j’espère.

De Rien.
Comme du Tout.


Merci à vous, mes fidèles.

Elquidam
24 juillet 2011






vendredi 15 juillet 2011

LA TEMPÊTE À WENDAKE: La tempête des siècles

Francis "Ferdinand " Roberge
Photo: Renaud Philippe


SANS L’UNION DES PEUPLES ET DES NATIONS, À NOUS TOUS LA DÉCADENCE COMME SEUL REPAS DE NOCES; À NOUS TOUS LA CERTITUDE GLOBALE DE NOTRE INACTION DANS CE REBUT TOTAL.

Christian Lapointe
REBUT TOTAL


Des mots de coalition, d'accoutumée, fort bienvenus en ces temps de brouhaha. Comme s'ils venaient à l'instant même de se rencontrer dans la forêt humide des sentiments braisés; le feu qui les hante, l'eau qui les noie. Merci de me les avoir sauvés de leur mémoire encore une fois.

L.Langlois à J.M. La Frenière
Juillet 2011



Une invocation (du latin: latin, invoquer, appeler) est l'action de demander de l'aide, du secours par une prière à Dieu, un saint, une divinité, un génie, un esprit… Ce terme fort est surtout utilisé dans un contexte religieux ou spirituel. Le terme invocation est souvent utilisé dans les jeux vidéos (notamment les RPG), pour désigner l'utilisation d'une magie, mais plus spécialement d'une créature que l'on appelle pour de l'aide, comme par exemple dans le jeu Final Fantasy. Ces créatures sont associés à des éléments (eau, terre, feu, etc...), étant donc des sortes de divinités païennes reprenant parfois les mythes et légendes du monde antique.(wikipedia)


Kathia Rock
Quand le jour se lève



Quand le jour se lève, quand le soir se couche, l’œil du coeur rencontre celui de la forêt; il danse. Le chant des hommes n’en devient que plus divin....Nous reconnaîtrons un jour ceux qui nous ont jadis accueillis. Nous les remercierons pour les nourritures célestes qu’ils nous avaient offertes. Nous nous agenouillerons devant eux comme ils le firent devant nous et nos tristes miroirs…Dans les lueurs de la mer, le sable mouvant des enfouis. Des yeux à l’âme, du cœur au ventre, LA TEMPÊTE de Robert Lepage: un envoûtement majeur...
 
L’air était bon, le vent soufflait juste, les esprits de la forêt flottaient en symbiose avec celui d’Ariel, le jeune lutin obéissant du duc Prospéro…La Lune, presque pleine, éclairait des nuages pas tout à fait fin prêts de crever leurs eaux; des feuilles, du vent, le bruit de la chute Kabir-Kouba, l’eau, la vie…Des preuves qu’ICI, avant nous, vécurent des gens doués de visions, un peuple rempli de courges, de maïs et de fèves, fruits et grains de la sagamité à la portée de nos bouches affamées en ce soir d’immortalité. Et cette essence d’INVOCATION, créé par Aigle Bleu, aura sans doute contribué à embellir l’espace ancestral dans lequel je me suis retrouvée en ce soir du 14 juillet…

La nature ne suit pas l'homme c'est l'homme qui doit la suivre.

Paracelse


INVOCATION

alcool de maïs purifié, cèdre canadien, lavande, mandarine,
menthe verte pruche de l'est, foin d'odeur, romarin, sauge blanche,
ciste, oliban, rose, sauge du désert, bois de Santal, tabac, nard, genévrier


C'est avant d'assister à ce spectacle en plein air que nous entrâmes à la boutique Artisanat Gros-Louis. A. et C. se sont acheté des colliers, moi, un petit flacon de parfum INVOCATION, celui qu'Aigle Bleu fabrique ici-même à Wendake. La boutique est remplie de souvenirs, il y en a pour tous les prix. J'ai hésité devant le collier à griffe de coyote et celui du raton-laveur, une autre fois peut-être...Puis ce fût l'heure d'aller nous sustenter. Nous avions réservé au restaurant LA SAGAMITÉ, sur la rue Bastien, à quelques minutes de l'Amphithéâtre. Trois charmantes dames se sont ajoutées à notre trio, des dames tout ce qu'il y a de plus aimable, qui malgré le fait qu'elles étaient en deuil de leur grand frère de 84 ans, n'ont cessé de sourire à la beauté d'un soir sans nom...


La température était parfaite, l'ambiance à son comble, le restaurant plein à ras bord. Au menu, quoi d'autre qu'une... TEMPÊTE, une table d'hôte tout ce qu'il y a de plus appétissant, autant pour les yeux que pour le palais. Vraiment exaltant. Pour moi, ce fût le tipi de bison fumé comme entrée, suivi d'une verdurette des plus fraîches, et comme plat de résistance, des pépites de wapiti et de cerf agrémentés d'une sauce exquise, un peu de sagamité parsemée ici et là, le tout couronné d'une douceur à l'érable. Après ça, le thé, la note puis...la porte ! C'est qu'il faisait un petit peu chaud là-dedans...Quatre autres de nos connaissances nous ont rejoints; nous étions maintenant prêts pour monter à bord des images et des mots des grands Robert et William...

PROSPÉRO

tu me regardes mon garçon
il ne faut pas vous en faire
restez de belle humeur
mes petits amusements vont finir c’est tout
je fais travailler pour moi des esprits
qui sont des acteurs
des acteurs qui sont des esprits
et qui se fondent une fois le jeu fini

(traduction de Michel Garneau)
RECHERCHES THÉÂTRALES DU CANADA

Le métissage des langues et des cultures, comme seul Robert Lepage peut le faire, avec la traduction québécoise de Michel Garneau, nous aura une fois de plus remué l’esprit de Shakespeare, celui-là même qui fait encore peur à certains d’entre nous quand il s’agit d’aller asseoir ses petites fesses de femme-fauteuil au Théâtre, celui avec le grand T. L'Art de la simplicité entremêlé à celui un peu plus compliqué...Pour comprendre, ou ne pas tout comprendre, les grandes lignes électriques d’une littérature anglaise, qui n’est peut-être pas toujours à la portée de toutes les oreilles du Globe entier…


Jamais je n’oublierai les couleurs profondes et majestueuses que portèrent les arbres de la forêt de Wendake ce soir-là, jamais non plus je n’oublierai les saoules pirouettes hilarantes d’Étranglé (Jean-François Faber) et l'accent de chez nous de Stéphano (Nicolas Létourneau); ni les lourdes chaînes aux pieds de Caliban (Marco Poulin); ni la belle robe blanche de Miranda (Chantal Dupuis); ni la jonglerie de la hache de Ferdinand (Francis Roberge); ni les magnifiques costumes des autres naufragés: Gonzalve (Normand Bissonnette) et Alphonse (Steeve Gros-Louis); ni la voix toujours aussi chaude et envoûtante d'Antonio (Frédérick Bouffard); ni la magie et le jeu plus-que-parfait de Prospéro (Jean Guy); ni la danse, la musique et le feu de l'aérien Ariel (Kathia Rock); ni les chants d’oiseaux de nuit blottis entre le bruit du moteur d’une grosse moto et celui cascadant de la chute Kabir-Kouba; ni l’eau de la mer qui montait inlassablement sur le rivage de l’île; ni les peaux de la trappe qui recouvraient celle des danseurs et des danseuses wendats; ni la trahison, ni l’amour, ni la réconciliation; ni le grand départ de l’embarcation des conquérants; ni le sentiment étrange d’être à nouveau entrain de recommencer à vivre là toute notre histoire d'il y a plus de 400 ans; ni celui qui animait ce soir-là les cœurs et la raison de certains d’entre nous, d'eux et de vous…


Après la représentation, nous avons eu l'immense petit bonheur de monter sur la scène circulaire du superbe amphithéâtre extérieur de Wendake (1000 fois moins gros que celui qu'on s'apprête à bâtir à Kebek), ceci pour aller féliciter et converser quelques instants avec Francis Roberge, une connaissance de A. (qui encore une fois m'accompagnait pour une autre de ces soirées mémorables). Francis est d’abord et avant tout un artiste de cirque professionnel, il a été repêché par le célèbre metteur en scène pour jouer Ferdinand, le bel amoureux de la douce Miranda. Malgré quelques critiques négatives à l’endroit des artistes du cirque, j’ai trouvé que Francis s’était fort bien tiré des griffes de ces loups et louves des médias. Il aurait fallu qu'ils comprennent que c'était là son tout premier rôle au théâtre. Si Francis possède un corps de dieu grec, ce n’est toujours pas de sa faute, mais celle de la Création. (Un bellâtre, pff...j’aurais peut-être préféré éphèbe, quoique...passons).


La glace (sèche) est maintenant cassée: Francis a joué dans la cour de l'un des plus grands metteurs en scène de théâtre au monde. Évoluer dans le merveilleux monde, non pas de Walt Disney, mais de Robert Lepage, l'aura sans aucun doute fait grandir intérieurement. Il vit présentement une expérience unique et c'est tout à son honneur que d'avoir été choisi par un maître duy théâtre. J'ai bien apprécié la discussion que nous avons tenue à propos de ces critiques qui critiquent (juste pour critiquer), et qui ne savent pas jusqu'à quel point ils peuvent démolir un artiste et/ou sa carrière lorsqu'ils l'écrasent sans vraiment le connaître. Francis est un artiste du cirque, c'est un être rayonnant et passionné par ce qu'il fait; il veut approfondir cet art qui l'habite et le fait voyager, et tout ce que je peux maintenant lui souhaiter est de poursuivre sa présente carrière dans la voie qui l'a mené à performer au cirque, mais que si ça adonne, et que ça lui convient à nouveau, de revenir une fois de temps en temps jouer sur l'autre scène.


Merci à toute l’équipe d'Ex Machina, qui encore une fois nous aura émus et éblouis par l’intelligence de leur imaginaire. C’est et ce sera toujours une immense joie pour moi que d’assister à ces performances qui nous sortent de l’ordinaire. Merci aussi pour le coussin, ce fût ainsi moins douloureux pour nos foufounes de quinquagénaires; je l'ai d'ailleurs, sans m'en être rendu compte, rapporté à la maison...Un souvenir léger de E m...Merci pour le superbe programme qui nous entretient d'Edmund Kean (1789-1833), un acteur qui fût considéré en son temps comme le plus grand acteur shakespearien du monde, un acteur qui vécut chez les Hurons de Québec, qui s'appelait également ALANIENOUIDET...


En écrivant ce texte, mon vieil ordinateur est tombé là où le dos perd son nom; il m’a bien évidemment fait perdre quelques envolées des plus inspirées. J'ai fini par arrêter de jurer après la machine puis en ai retrouvé quelques unes; pour le reste, elles sont sans doute allées se réfugier dans un autre monde que celui des 0 et des 1. C'est Shakespeare, tout là-haut, qui doit bien se bidonner de nous voir ainsi perdre nos mots...électriques; lui qui écrivait tranquillement toutes ses histoires avec une plume, je pense qu'il aurait été bien fier ce soir de constater à quel point elles peuvent encore bien nous servir... 


LE SAUVAGE ET l’INDIEN




DISTRIBUTION
Jean Guy Prospéro
Normand Bissonnette Gonzalve
Frédérick Bouffard Antonio
Chantal Dupuis Miranda
Jean-François Faber Étranglé
Steeve Gros-Louis Alphonse
Nicolas Létourneau Stéphano
Marco Poulin Caliban
Francis Roberge Ferdinand
Kathia Rock Ariel

CONCEPTEURS


Jean-Sébastien Côté Conception sonore
Louis-Xavier Gagnon-Lebrun Conception des éclairages
Mara Gottler Conception des costumes
David Leclerc Conception des images
Virginie Leclerc Conception des accessoires

 
 
RESTAURANT LA SAGAMITÉ







mercredi 6 juillet 2011

CABARET GAINSBOURG: Les grands manipulateurs









J'ai retourné ma veste le jour où je me suis aperçu qu'elle était doublée de vison.

Serge Gainsbourg


Le 8 juin dernier, au Théâtre Périscope avait lieu le CABARET GAINBOURG; présenté en reprise devant une foule fébrile et enthousiasmée à souhait, ce fût sans contredit l'une de mes plus belles soirées du dernier Carrefour International de Théâtre de Québec. Quasiment assise sur la scène, avec à mes côté deux charmants amateurs, la conversation d'avant-match fût axée sur le théâtre d'ici; elle n'a fait qu'agrémenter cette représentation tant attendue. Installée ainsi, j'ai pu observer l'envers de la magie du PUPULUS MORDICUS. Et en avant la musique !


Gainsbourg, gainsbarre, et ses chansons, dont la plupart sont tirées de l'album JAZZ DANS LE RAVIN: un pur délice pour nos oreilles de bons entendants. Ceinte par toutes ces marionnettes, non pas tirées par les cheveux mais par les mains habiles des super manipulateurs du Pupulus Mordicus, nous n'avions pas assez de deux yeux pour tout voir. Éblouissant ! J'avais beaucoup entendu parler en bien de ce spectacle, mes attentes étaient donc grandes. Une seule petite déception: 1 heure, C'EST BIEN TROP COURT !!


Comme une sorte de fondu au noir, les enchaînements musicaux se sont succédés à un train d'enfer; des éclats de lumières sur les superbes costumes, de même que sur la peau des méduses nageant/flottant dans le black-light; l'ouverture ori-géniale du peintre écrivant sur la toile: LA LAIDEUR EST SUPÉRIEURE À LA BEAUTÉ QU'ELLE NE DISPARAÎT PAS AVEC LE TEMPS; la scène époustouflante avec l'accident d'automobile; les champignons magiques, le pianiste qui entre dans le ventre de son piano; la tempête de confettis du poinçonneur de lilas: l'impression d'être allé ailleurs, là où on voulait justement aller ce soir-là. Un pur divertissement en cette délicieuse soirée du 8 juin 2011.


Quand il s'agit d'habiller nos têtes de mots, de rythmes et de visions, il est bon parfois de retourner nos vestes de bord. N'étant pas une fanatique du beau Serge, je dois admettre que ce spectacle lumineux m'a obligé à me pencher sur son oeuvre musicale. En me présentant le grand séducteur de la provocation sous cet angle nouveau, on peut parier que j'irai cueillir quelques CD chez Sillons le disquaire. Le fait que Pupulus Mordicus ait choisi des chansons extraites du Jazz dans le ravin explique en partie mon engouement soudain pour Lucien, l'homme à la tête de chou; Lucien, le chum de Jane, de B.B., de Bambou, le père de Charlotte, etc...etc...


Encore une fois, Martin Genest, avec son indéniable talent de metteur en scène accompli, a su me faire passer une autre de ces excellentes soirées. La barre sera encore plus haute la saison prochaine, car M. Genest doit mettre en scène, en avril 2012, L'ODYSSÉE. Une superbe brochette de comédiens se disputeront le talent, parmi eux: Christian Michaud, que j'ai très hâte de revoir à l'oeuvre, Éric Leblanc, qui m'avait tant éblouie dans OCTOBRE et CHARBONNEAU ET LE CHEF, de même que Fabien et Jean-Pierre Cloutier, qui en faisaient partie également, Jean-Michel Déry, qui m'a jetée par terre l'an dernier avec SON Sganarelle dans le DOM JUAN de Jean-Sébastien Ouellette. Steve Gagnon et Nicolas Létourneau complètent ce palmarès de premières places. Et si j'en juge d'après les dernières réalisations de M. Genest, nous aurons encore droit à tout un festin de surprenances.

***


Mise en scène: Martin Genest
Chansons: Serge Gainsbourg
Dramaturgie: Anne-Marie Olivier
Comédiens et marionnettistes: Patrick Ouellet, Pierre Robitaille et Caroline Tanguay
Musiciens: Martin Bélanger, Mathieu Doyon et Patrick Ouellet
Production: Théâtre Pupulus Mordicus









samedi 2 juillet 2011

LE ROI LÉZARD EST MORT IL Y A 40 ANS, VIVE LE ROI !

JIM MORRISON
8 DÉCEMBRE 1943 - 3 JUILLET 1971



une lune nouvelle
pour son ciel endiablé


de trop grandes étoiles
pour sa terre saccagée


noirs chagrins du monde au matin
odeurs de violettes et de blancs lilas
jeunes roses surgelées sous le soleil;
Il en formait de frais bouquets
pour Celle qui s'était évanouie

autour des lumières éteintes du Temps,
valses lentes des bruits de sa chandeleur;
vin grenat, liqueur spirituelle du forçat
qui goûte un peu le sang de notre mère,
femme sage troublée par ses os crevés

jours verdissant entre les futurs cristaux,
danger de la neige sous le feux sacré du sang

halte-là
aux morsures de son venin

seules quelques broussailles de mexicains
illumineront la prière de l'ami américain


l.l.

1993
2011