jeudi 18 décembre 2014

VÉRONIQUE CÔTÉ, LA VIE HABITABLE: la lumière verte de la luciole




Déjà les flammes gigantesques avaient surmonté tous les obstacles et s’élevaient dans le crépuscule, semblables à un fanal immense qui éclairait au loin le pays environnant.

Walter Scott, Ivanhoé
traduction de l’anglais par Alexandre Dumas
1820

Une présence importante de lucioles et de lampyres semble pouvoir être considérée comme un des indicateurs de bon état de naturalité de l’environnement nocturne. Autrefois des groupes de milliers de lucioles pouvaient être aperçus sur et autour d’un arbre, aux abords d’un ruisseau. C’est un phénomène devenu très rare hormis dans des lieux éloignés de l’agriculture, des villes, et dépourvus d’éclairage artificiel.
(wikipedia)





C'est pas parce qu'ils sont plus petits que nous qu'ils sont pas plus forts !!
L.L.






 I don't care what you say, you say
Living life my own way, own way
I don't care what they say, they say
Living life my own way, own way

I don't care what you say, you say
Living life my own way, own way
I don't care what they say, they say
Living life my own way, own way



Véronique Côté:  FORÊTS, FAIRE L'AMOUR, SCALPÉE, TOUT CE QUI TOMBE, PHOTOSENSIBLES, DOM JUAN, CHANTE AVEC MOI, TEMPS, MOIS D'AOÛT OSAGE COUNTY, DÉVADÉ, OÙ TU VAS QUAND TU DORS EN MARCHANT, LAURIER-STATION, INÈS PÉRÉE INAT TENDUE, voici quelques unes des pièces que j'ai vues dans lesquelles a joué ou collaboré Véronique Côté, une vraie bonne auteure, une grande comédienne, une voix neuve, une inspiration. Pour faire honneur à son abordable VIE HABITABLE, que j'ai tout simplement trouvé essentiel en ces temps de restructuration austériCOCO, je me suis permis un texte-montage composé de quelques uns de ses mots-phares.







GUETTER LES SIGNES APPRIVOISER LES SAISONS / BEAUTÉ+BONTÉ=BEAUNTÉ CAPTER DES LUCIOLES AU DÉBUT D’UN MONDE NOUVEAU / LA QUESTION DU JOUR POUR LE PORTEVOIX de NOS MAIGRES RÉVOLTES QUI MEURENT DANS L’ŒUF / NOUS SOMMES TANNÉS DE PELLETER CONCITOYENS DEVENUS CONTRIBUABLES / JOYEUX FESTIN de MOTS VIDES D’UN MONDE QUI S’EFFACE / IL FAUT SE MÉFIER DE L’OPINION COMME ON A DÛ UN JOUR SE MÉFIER DES CURÉS / FAIRE HONNEUR AU DÉCOR DE SA PROPRE VIE UN LONG SILENCE REMPLI DE DENTS PRÊT À DÉVORER LE PRÉSENT DES PRÉSIDENTS / LA COURBE DU TEMPS QUI PASSE PAR LES AURORES D’OCTOBRE / ÊTRE AU MONDE PAR LA LECTURE SALVATRICE / HABITER LA VIE / L’ARDENT VOYAGE CONTRE L’ANALPHABÉTISATION / UNE LAMPE DE POCHE POUR S’ÉCLAIRER DANS LA MINE DU QUOTIDIEN UNE RÉVOLTE DE L’ART / COMME UN BATEAU QUI FEND LE GEL / REGARDER, CE LUXE INOUÏ / UNE SORTE DE PAIX EN FORME DE POISSONS GÉANTS / UNE GÉOGRAPHIE INTIME / AU BOUT DU JOUR LE MÊME SCANDALE DANS D’AUTRES COSTUMES LE GRANDIOSE, FRAGILITÉ BOULEVERSANTE / NON, LE PLUS COURT MAIS LE PLUS PUISSANT POÈME / L’OR DES FOUS N’EST PLUS CE QU’IL ÉTAIT / AGENOUILLEMENT / AU CREUX DES PYJAMAS ET DES ROBES DE CHAMBRES IL FAUT FAIRE DES CRÊPES PENDANT LA TEMPÊTE / ATTENTAT POUR REGÉNÉRER LA PULSION DE VIE / AMOUR ANIMAL DEVANT LE JUGEMENT DES ASSÉCHÉS QUI ACCEPTENT DE TRANSMETTRE DU VIDE / LE VOL DE NOS MOTS QUI FAIT CHIER / UN GROS REPAS DE POÉSIE composé de JARDINS REBELLES / DES NUÉES DE LUCIOLES pour DÉSOBÉIR... parce que MAINTENANT ET ICI,  JE SAIS QUE JE NE SUIS PLUS TOUTE SEULE...


Photo: Erick Labbé, Le Soleil









mercredi 17 décembre 2014

BEU BYE 14: Du tartare au mijoté, un effet bœuf dans la Bordée



Photo: Érick Labbé LE SOLEIL





Le même scandale dans d'autres costumes.

Véronique Côté
LA VIE HABITABLE 
p.60

Vestes carottées
Ours empeluché
Rires ACCENTués
Attentat à la Bordée

La guerre des clans
La paix des braves
Le rire en canne de bonbons sûrs
Une belle brochette de comédiens
Un seul musicien

Et pourtant, réussir à faire rire pendant une heure et demie
Des spectateurs qui j’en suis sûre venaient de sortir de leur
Écran rempli du sang du Pakistan et de l’Australie...

Une heure et demie pour oublier l’Infamie du présent
Pour retomber dans l’ironie des derniers mois.
Et c’est pas toujours parce qu’on rit que c’est drôle.
Ça tout le monde le sait

Mais pour fois…
Pour une fois
s'être laissé aller...
hé hé hé






Puis revenir chez nous devant l'écran pour y apprendre que Ben Cliche est à moitié paralysé quelque part à Montréal, que les métastases l'ont pratiquement éliminé, qu'il est en train de changer de route pour un monde meilleur,  je l'espère...Penser à lui et à cette tragico-comique audition avec Simon:





Apprendre aussi que Philippe Durocher sera des FOURBERIES DE SCAPIN en janvier prochain à la Bordée, que  Monika Pilon, ma révélation du BEU BYE 14, est en couple avec le super Lucien Ratio, cerveau de ce show de fin d’année qui je l’espère de tout cœur reviendra en décembre 2015, comprendre que le Théâtre est encore bien en vie dans cette ville historique qui s’apprête à farcir ses dernières terres arables de pâtés de maisons sans nom. OU-ache !!!  On va en avoir des choses à raconter pour le prochain beu bye…

Production du THÉÂTRE DU TEMPS QUI S'ARRÊTE, cette première édition du BEU BYE 14 nous aura démontré qu'il est encore possible de pro-créer des spectacles de cette nature qui mettent en vedettes des talents d'ici. Avec l'aide de quelques mécènes et d'amis, ils réussissent à faire tout avec presque rien. 

LE BEU ( bye) QUI RIT, cabaret de feu Paul Berval, y présentait des Dodo, Denise et compagnie, on y faisait la pluie et le beau temps sur l'actualité de cette époque pré-révolution tranquille. En ces temps austères de carré magique * Le BEU BYE nous a ainsi fait revisiter toutes ces manchettes qui défraient à tort et de travers les pages, les ondes et les écrans de nos multimédias en folie...Je pense que Lucien Ratio et sa bande ne manqueront aucunement de bon (et surtout mauvais) matériel pour leur prochaine revue...







PAS LOIN  DE LA COUPE AUX LÈVRES

De l’ISIS à l’ébola
En passant par les FEMEN
Au fond du bord du gouffre
Au centre, à droite, à gauche

BANG !

On frappe sur tout ce qui bouge ( ou pas assez)
On danse, on chante, on pète plus haut que le trou
On mange des chips, on gigue du clin de l’œil
On savoure les prouesses des protagonistes
On écoute la musique de l’accordéoniste





La radio Y
Céline Dion
Paul Daraîche
Le King Régis
Curieux Bégin
Les Chefs des chefs
Les Indiens
Les walking deads
Les art-peur
LE Trudeau
Le Péladeau
(ou le pélatrudeau)
Béliveau, Latulippe, Piccolo Buissonneault
Les élections
PKP/Drainville/LIsée
La chorégraphie
La musique
Les éclairages
Les accessoires
LA créativité
Et...
Des GAGS...
Plus un  p’tit vieux en chaise roulante 
qui ne se laisse plus intimider par les p’tites vieilles
qu’il remet consciencieusement à leur place...










 De QUÉBEC 84 à L'AMPHITHÉÂTRE




MOROSE, un papier de David Desjardins du Devoir qui parle du King Régis




* Carré magique, représentation graphique imaginée par N. Kaldor résumant la situation économique d'un pays à partir de quatre indicateurs macroéconomiques : le taux de croissance du P.I.B., le taux de chômage, le taux d'inflation et le solde des transactions courantes (en pourcentage du P.I.B.).


Bonne année !
ON SE REVERRA LE 13 JANVIER
(au PÉRISCOPE)








dimanche 30 novembre 2014

UN CERTAIN NOMBRE: la reproduction interdite

Affiche de la production 
Elena Fragasso



WHEN YOU’RE STRANGE

When you're strange
Faces come out of the rain
When you're strange
No one remembers your name






Jeudi soir dernier, en la toujours aussi plaisante compagnie de A., dans l’une des plus strictes intimités, presque à huis-clos dirais-je, nous avons assisté à l’exquise représentation d’UN CERTAIN NOMBRE, un texte de la britannique Caryl Churchill, adapté par Maxime Allen et mis en scène par Michel Nadeau du Théâtre Niveau Parking. Un exercice exigeant, pas vraiment facile, pour les deux habiles interprètes que sont Jean-Michel Déry et Jack Robitaille



Photo: Théâtre Périscope


Cinquante-cinq minutes de pur dialogue, sans réel temps mort, une maîtrise quasi parfaite de la langue, de niveau gratte-ciel, un bouillon d’intelligence pour l’esprit du Spectateur fait du concentré le plus digeste qui soit pour sa santé théâtrale. WOW! J’en mets encore trop me direz-vous ? Mais non, absolument pas. Il faut faire l’expérience de la salle Marc-Doré du Périscope au moins une fois dans sa vie pour se rendre compte à quel point la Littérature agit fort sur scène, autant sinon plus que dans les livres. Les histoires que nous lisons dans notre fauteuil préféré, pour s'exciter ou s'induire au sommeil, ont le don, lorsque adaptées pour la scène, de nous emporter dans leur dimension 3D: DAVANTAGE DIRECTE et DYNAMIQUE. Voilà ce qui se passe sous vos yeux, entre vos deux oreilles, dans l’obscurité des salles de Jeu, qui parfois ressemblent à de véritables salles d’attente, là où on craint parfois de faire face au médecin…malgré lui…




LA REPRODUCTION INTERDITE
René Magritte 
1937

UN CERTAIN NOMBRE nous introduit dans l'univers de trois jeunes hommes qui ont été clonés il y a trente-cinq ans. Leur rencontre quelque peu paranormale avec le père bio donne lieu à un dialogue fait de confrontation, de questionnement et d’acceptation. Ça fait peur, ça fait réfléchir, ça fait rire...un peu. Jean-Michel Déry, qui interprète les trois fils à tour de rôle, score un autre but dans le filet de ses prestations sans faille. Nous avons encore une fois été électrisés par sa performance embrasée, mais je pense qu’il le sait déjà. Son confrère, l’honorable Jack Robitaille, a livré, avec toute l’expérience de la scène qu’on lui connaît, une autre de ses percutantes prestations. Cette voix unique, doublée de son regard profond, fait de lui un général de la scène, déterminé à gagner toutes ses guerres...sur tous les fronts à libérer...




Caryl Churchill nous fait prendre conscience de ce qui pourrait bien se passer dans un certain avenir rempli d'incertitude, de science et d'enfants qui se ressemblent " en apparence " mais qui sont bel et bien distincts les uns des autres, avec leur identité propre, avec leurs idées, avec leurs projets, leurs angoisses, leurs espoirs, leurs amours, leurs peines... Le clone no. 1 contre le clone no. 2 contre le clone no. 3...la guerre des clones...




And we'll be carrying on, 
until the day it doesn't matter anymore
Step aside, you forgot what this is for
We fight to live, we live to fight
And tonight, you'll hear my battle cry
We live our lives on the frontlines
We're not afraid of the fast times
These days have opened up my eyes
And now, I see where the threat lies

FRONTLINE
Pillar



Photo-montage: L.Langlois


La laitue qui possède un peu de nous, le chimpanzé pas mal plus, tous reliés ensemble par les chaînes de l'ADN à brouter des fleurs pour Algernon, à penser que rien n'arrive pour rien, que tout se crée pour que rien ne se perde, que la somme de nos sentiments bien intentionnés fera le reste pour essayer de trouver la pièce manquante du gros méchant puzzle de l'humanité...







 









samedi 22 novembre 2014

MES ENFANTS N'ONT PAS PEUR DU NOIR: nourriture céleste pour salamandres en feu






PHONY: Somebody who pretends to be something else. It's like a bad actor.

Synonymes: FAKE POSER FRAUD LIAR LOSER WANNABE FALSE HYPOCRITE FAKER DOUCHEBAG PHONIES BITCH BULLSHIT DOUCHE REAL STUPID BOGUS LAME PRETENTIOUS SHAM

Photo: Premier Acte


LE COMBAT DES SALAMANDRES

Pour ne pas se perdre dans le bois
Épier l’œil rouge de la Bête Noire

Lui déterrer sa hache de guerre
Lui jeter des morceaux de pain
Se donner un coup de couteau
Lui rendre la clef de son chant
Démembrer Hansel et Gretel

Il faut toujours avoir de quoi de bon dans le four
au cas où il faudrait engraisser...



COMBAT DE SALAMANDRES



Le son collant de la voix brute de la mère
Le bruit de sa crème fouettée en bouteille
Le vent qu'on entendit à travers les murs
La déplorable noyade d'un cœur saignant






Jocelyn Pelletier, Sam, incroyablement hallucinant avec sa gestuelle remplie d’une énergie renouvelable sans bons sens, un comédien au talent illimité qui, je le constate pièce après pièce, évolue au rythme des excellents auteurs qui lui donnent des rôles, pas toujours faciles...



Photo: Premier Acte


Jean-Denis Beaudoin, Joe, également l’auteur, qui encore une fois met ses tripes sur la table avec toute la rigueur qu'on lui connaît, qui semble faire de la scène sa dulcinée, m’a encore une fois complètement renversée, on ne peut pas ne pas l’aimer, impossible...



Photo: Premier Acte


Lise Castonguay, la mère, qui nous revenait pour une troisième fois d’affilée cet automne, a encore une fois fait résonner son indéniable talent, elle sait TOUT faire, et l’humour que commandait son rôle de mère un peu folle apportait une sorte d’apaisement à la lourdeur de la situation parfois très tendue entre les deux fils, (et oui, petit inside, j’ai apprécié tout autant MES ENFANTS N'ONT PAS PEUR DU NOIR que PHOTOSENSIBLES)...



Photo: Premier Acte


...Maxime Beauregard-Martin, le cher et si fidèle Will, que nous avions découvert (pour ma part) dans TRICKORTREAT *, autre excellente production de LA BÊTE NOIRE, m’a tout autant impressionnée que la première fois, son surprenant personnage en était un d’une sensibilité poignante, on sentait toute la subtilité dans laquelle il nageait et pas toujours dans le plein bonheur...



Photo: Premier Acte


Laurie-Ève Gagnon, Sarah, la blonde de Joe, une comédienne qu’il fait toujours aussi bon de revoir, avec toute sa douceur, sa beauté et sa discipline, Sarah, un nénuphar dans ce tas de boue...



Photo: Premier Acte


...et Nicolas Létourneau, père fantôme, qui ne parle pas, qui rôde en walking dead aux alentours de la maison d'épicéa glauque, manquant à ses fils manqués, fournisseur d'armes et de cauchemars, qui masque son visage d'un bas et ses pas de silence, un autre rôle qui nous le déstabilise...en bien...



Photo: Premier Acte


C'est la géniale Édith Patenaude qui a mis ce texte remuant en valeur. Avec toute l'ingéniosité qu'on lui connaît on savait d'avance que ce serait une réussite. Secondée magistralement par Jeff Labbé aux éclairages et à la scénographie, d'Uberko aux effets sonores obsédants et de Karine Mecteau Bouchard aux costumes (ah! le beau chandail de Joe !) et aux noirs accessoires, parfaitement ajustés à cette ambiance de forêt endeuillée, elle a su COMMENT nous captiver du début à la toute fin.

Vraiment, nous avons encore une fois été gâtés pourris par LA BÊTE NOIRE. Longue vie à cette jeune équipe qui OSE nous propOSER du matériel extensible dans tous les sens des maux. Leur proposition indécente tient l'affiche chez PREMIER ACTE jusqu'au samedi 6 décembre à 15 heures. Après ça, ils pourront reprendre leur souffle jusqu'à leur prochaine production...




Un décor absorbé par le noir prédominant de l’isolement, des arbres, des colombages, une forêt, des éclairages réfléchissant parfaitement l’âme du texte, une musique ajustée au corps céleste de la scène, des costumes naturels, des comédiens qui savent comment se revirer sur un dix cents, un texte intelligent et d’une beauté féroce, une mise en scène absolument géniale, le brut du réel de la poésie, de la testostérone, du sang, de l’eau, un chien…

MES ENFANTS N’ONT PAS PEUR DU NOIR, comme une série infinie de shooters avalés sans vraiment penser aux conséquences, une pièce où il n’y a pas de place pour le phony, des coups de mains dans le ventre, sur la gueule, des coups de hache sur la planche, des coups de gueule dans la cuisine, des matins de toasts brûlées, des soirs de bœuf braisé, de bluff haché, de partie de péchés…







Deux frères, une mère, une blonde, un chien, un père. La violence qui ne fait pas toujours saigner les bras…un tête-à-queue dans la promiscuité, une pulsion de trop, un égarement…et pas de beaux grands cygnes blancs pour Joe et Sam à la fin, qu'un hululement




La mort qui rôde à nos côtés
La mort chaude comme le thé
De la résistance de la Communauté
à l'insistance de nos mal-aimés


Jean-Denis Beaudoin mérite ce qu’il sème: de l’intégrité amalgamée à la générosité. Et dire que c’est son tout premier texte, on n’a pas vraiment fini d’en entendre parler. En voici un que nous devrions suivre pas à pas, et croyez-moi, nous serons sur ses talons....



MES ENFANTS N’ONT PAS PEUR DU NOIR

TEXTE: Jean-Denis Beaudoin
MISE EN SCÈNE: Édith Patenaude
COSTUMES ET ACCESSOIRES: Karine Mecteau Bouchard
ÉCLAIRAGE ET DÉCOR: Jeff Labbé
CONCEPTION MUSICALE ET SONORE: Uberko



Une excellente critique du Devoir