lundi 4 décembre 2017

ABADOU VEUT JOUER DU PIANO : le jeudi fou


En cette veille de vendredi fou…

Jeudi le 23 novembre dernier, chez PREMIER ACTE, zone d’émotions en tout genre qui n’en finit plus de nous interloquer, avons fait la connaissance d’Hilaire Saint-Laurent Sénécal, un jeune auteur que nous ne connaissions pas....encore...

Photo: Maxime Côté

Diplômé de l’École nationale de Théâtre du Canada en interprétation ainsi que détenteur d’un baccalauréat en études théâtrales, profil mise en scène, de l’Université Laval, il a fait de son ABADOU VEUT JOUER DU PIANO, «  comédie noire et grinçante », un vrai coup de théâtre…d’automne.


Les comédiens, mis en scène par l’auteur lui-même, ont tous été à sa hauteur, à commencer par Nicolas Centeno, le Jacquelin Belenfant professeur de piano exilé submergé par les avaries d’une journée sans fin. Courant partout comme un fou pratiquement tout le long de la pièce, nous étions essoufflés pour lui. Son personnage intègre ne déroge jamais, ou si peu, aux malheurs qu’il provoque lui-même la plupart du temps. 


Disons qu’il a tout de même passablement d’aide de la part de ceux qui partagent la scène (du crime) avec lui, à commencer par le beau et entreprenant Richard, joué par Maxim Paré Fortin. Le ton loufoque est donné lors de cette première scène, et nous ne serons jamais au bout de nos peines et surprises avec cette bande de joyeux lurons...


Marie-Ève Bérubé, qui campe Lucie, Madame Dubois pour les intimes, joue à la mère qui veut à tout prix que son enfant quelque peu dépourvu physiquement par la nature réussisse à jouer du piano le soir même, avec sa tête s'il le faut. Elle nous en fait voir de toutes les couleurs avec son franc parler qui ne passe pas par quatre chemins pour accéder à tout ce qu’elle désire. Les "apparences" de bonne dame dans son cas sont plus que trompeuses. Comme quoi faut jamais se fier au vernis que les gens portent sur leur "couverture"... 


Patrice, l’ami (?) de Jacquelin, retrouvé «  par hasard », interprété par le talentueux Dayne Simard, transporte dans sa valise une partie de l’énigme, parce que tous et chacun possède à part entière sa part de mystère. À mi-chemin, on commence sérieusement à douter d’un peu tout le monde surtout lorsque le policier renifleur de poudre entre en scène...


Pierre-Antoine Pellerin, qui se glisse fiévreusement sous sa peau de ripoux, nous a vraiment dilaté la rate avec ses « sparages », encore plus lorsqu'une certaine Isabelle, une ex-flamme, lui donne quelques fils à retordre. C’est Nathalie Séguin qui prête tout son talent à cette maniaco-dépressive prête à tout, et un peu plus, pour arriver à le reconquérir. Une vraie folle d'amour...


Mais pas moins que l'intense livreur de poulet incarné par un délirant Olivier Arteau. Déséquilibré à souhait, il prend le plancher à bras le corps pour y étaler tout son génie créatif. C'est toujours un grand plaisir de le voir s'investir autant, que ce soit avec le Théâtre Kata ou d'autres compagnies. On a très hâte à la fin janvier pour voir sa mise en scène de MADE IN BEAUTIFUL (la belle province).Une autre belle soirée de surprenances en perspective...


Et le beau Serge, concierge de son métier, qu’assure avec brio Mathieu Grignon. Homme à tout faire qui a toujours le nez fourré partout, et qui tente, tant bien que mal, d’aider le pauvre Jacquelin, qui ne cesse de s’enfoncer dans une série d’événements sans queue ni tête.... 


Les revirements de situations ne manquent vraiment pas dans ce scénario ébouriffant, où on s’y passe le gun comme d’autres se passent la puck : pas toujours selon le règlement. La finale, en tout cas, nous a complètement désarçonnés et c’est comme ça qu’on les aime. On peut dire qu’Hilaire et sa gang de DÉTOUR NAZARETH ont scoré directement dans le filet en nous faisant rire autant sur ce quoi nous n’avons pas réellement d’emprise : les Autres, que Nous, qui sommes résolument à leur remorque dans ce monde étrangement tissé serré d’incertitudes. Et comme l’a déjà dit l’humoriste Martin Petit: « On a toute un p’tit coin qui pue ! » Et parce que dans un pique-nique théâtral de ce genre faut jamais manquer de cornichons, de radio et surtout pas de parapluies...;-) 


TEXTE ET MISE EN SCÈNE : Hilaire Saint-Laurent Sénécal
ADJOINTE À LA MISE EN SCÈNE : Emily Vallée Knight
DÉCORS, COSTUMES et ACCESSOIRES : Claudelle Houde Labrecque
CONCEPTION LUMIÈRES : Emily Vallée Knight
CONCEPTION SON : Antonin Gougeon
DIRECTION DE PRODUCTION : Hugues Kir
VISUEL : Catherine St-Martin
DIRECTION DE CONTENU : Pierre-Olivier Dorion
PHOTOS DU SPECTACLE: Cath Langlois






DISTRIBUTION

NICOLAS CENTENO : Jacquelin Belenfant
DAYNE SIMARD : Patrice
OLIVIER ARTEAU : le livreur de poulet
NATHALIE SÉGUIN : Isabelle
MARIE-ÈVE BÉRUBÉ : Lucie, Madame Dubois
MATHIEU GRIGNON : Serge
PIERRE-ANTONIN PELLERIN : Pierre, le policier





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