samedi 27 janvier 2018

MON TIT-BOULE D’AMOUR




C'est comme si tout avait commencé 
Depuis plus d'un million d'années 
C'est comme si nous nous étions trouvés 
En nous cherchant 
Depuis la nuit des temps 



Faire euthanasier son animal de compagnie, c’est pas toujours facile à prendre comme décision, mais quand l’heure est venue de l’exécuter, c’est qu’il était le temps que ses souffrances se terminent. Ce petit être sans défense, abandonné dans un parc, est apparu dans nos vies un soir d’octobre 2006, le 20 plus précisément, mais ça, je l’ai déjà raconté...


C’est mon fils Jeffrey, accompagné de deux de ses amis, Yanick et Louis-Philippe, qui me l’ont rapporté à la maison. Ils lui avaient offert des Doritos comme appât et ça a marché. Tit-Boule est devenu officiellement le 5ème membre de la famille Langlois-Kelly. On a supposé qu’il était assez jeune vu sa vivacité et son allure, peut-être 8 mois. Avec sa belle robe soyeuse de couleur beige et blanche et ses yeux noirs comme des billes, il a conquis notre cœur immédiatement. Étant donné que nous n’avions pas de cage nous lui avons fait passer sa première nuit dans une cage à hamster qui ne servait plus. On lui a servi les grains de notre hamster à trois pattes, un compagnon qui est mort quelques temps après l’arrivée du nouveau pensionnaire. Le lendemain, Jeffrey et Yanick sont allés à l’animalerie DYNO pour équiper Tit-Boule convenablement. Yanick a dépanné Jeffrey monétairement en attendant sa prochaine paye. Et voilà, c’en était fait de ce petit être adorable qui nous en a fait voir de toutes les couleurs au début, soit en rongeant quelques moulures ici et là ou en se cachant sous les meubles. 


Il n’a jamais été vraiment malade sauf au tout début, ses pattes ayant été atteintes d’une espèce de rougeur due à l’humidité de son fond de cage. Nous avons soigné et guéri ce petit bobo avec un vaporisateur contenant du sulfate de quelque chose. Par la suite, nous avons toujours déposé sur le plancher de sa maison deux serviettes éponges. Il n’a plus jamais eu de maladie. Onze ans et trois mois de petits bonheurs avec mon soleil d’amour ont passé. Jusqu’à aujourd’hui, le 27 janvier, jour où il a quitté notre foyer pour la deuxième fois, ce n’était pas un sorteux. On dit que les lapins adorent les rituels, eh bien, on peut dire qu’avec nous il a été très gâté sur ce point. Pas trop de musique forte, ni de bruits et courants d'air, du calme en fait et surtout beaucoup d’attention, de massages, de jeux, de bisous et d’amour. 


C’est cet après-midi que nous l’avons transporté à l’hôpital vétérinaire Moffet. Nous l’avions emmitouflé dans une petite boîte de carton avec deux serviettes épaisses. Pauvre petit, il avait encore de la force pour vouloir sortir de là, mais il était temps. Il avait beaucoup dépéri depuis Noël et je ne voulais pas me rendre jusqu’à l’agonie comme mon frère Raymond avait fait avec le sien. Tout allait relativement bien jusqu’à ce que la commis me demande son nom, puis sa couleur. C’est mon conjoint qui a dit « brun et blanc », incapable que j’étais de parler tellement j’avais de peine.

The last picture 
27 janvier 2018, 13h 

Ce soir, pour faire mon deuil, je vous écris en pensant à toutes les joies que j’ai eues en côtoyant jour après jour mon LAPIN magique, immortalisé en littérature dans le magnifique livre CHAQUE AUTOMNE J’AI ENVIE DE MOURIR de Véronique Côté et Steve Gagnon. Inspirés par mon secret, déposé lors du premier parcours théâtral OÙ TU VAS QUAND TU DORS EN MARCHANT ?, les deux auteurs ont imaginé une tendre histoire à partir d’un enfant qui trouve un lapin…

http://hamac.qc.ca/collection-hamac/chaque-automne-envie-mourir-639.html


Dès le matin du premier jour 
C'est comme si je t'avais reconnue 
Quand je t'ai vue 
Venir à mon secours 

La signature éternelle de Tit-Boule:
la cicatrice qui est restée de sa griffe

Oui, mon fils avait raison quand il m’a dit qu’il ne l’avait pas trouvé pour rien et je veux le remercier du fond du cœur de me l’avoir présenté comme un sauveur. Salut mon Tit-Boule d’Amour, soleil de ma vie, chanson que je lui chantais à tous les jours dans ce petit rituel que nous avions tous les deux. Ce soir, il n’est pas à mes côtés comme à tous les soirs, non, ce soir, il est là, dans mon petit cœur en compote. Mais ça passera, hein?


Mon homme
(Ma favorite)

Tu es le soleil de ma vie 
Tu es le soleil de mes jours 
Tu es le soleil de mes nuits 
Tu es le soleil de l'amour 




2 commentaires:

  1. Vraiment une belle histoire d'amour. Merci d'avoir partagé ta peine. J'ai de la peine aussi pour toi..

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  2. Merci Jacques de ton passage ici, c'est très apprécié de la part de la maîtresse de Tit-Boule, mon adoré. Ça fait étrange de ne pas voir mon bienveillant aujourd'hui, comme une sensation oscillant entre le bien-être et le mal-être. Mais ça passera...

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