mercredi 25 avril 2018

TOMATES : l’affaire est ketchup !


La vraie voie passe par une corde tendue non dans l'espace, mais à ras du sol. Elle semble plutôt destinée à faire trébucher qu'à être parcourue. 

Franz Kafka

Au Québec, L’AFFAIRE EST KETCHUP, veut dire que les affaires vont bien, que notre activité est terminée ou que notre tâche s’est bien déroulée.


XI
Nul rempart ne peut enrayer un printemps
Nulle mer ne peut retarder une marée
Nul silence ne peut amoindrir une parole

Et quand un pays se lève
Nulle menace
Nul mensonge
Nulle flatterie
Ne le priveront de paraître
À la liberté du plein jour

Jean-Guy Pilon
COMME EAU RETENUE
1968

22 avril, Jour de la Terre

Par un bel après-midi ensoleillé d’avril, s’en allant vers le Fleuve et son Vieux Port, rencontrâmes sur le chemin du Roy un prince prénommé Simon, un champion du jeu de GO, un révolutionnaire. Et un peu plus tard, un loup charitable et attentionné qui nous réconcilie avec l'humanité...

Armés de « bye the way », d’un clavecin et d’instruments à vent, l’air de La Caserne Dalhousie s’est soudainement rempli vers 14 heures d’une crise de parole révolutionnaire, sorte d’alarme à travers laquelle les citoyens spectateurs se sont sentis interpellés par cette histoire de combat contre le capitalisme. 
Photo: Llamaryon

En même temps qu’une histoire nous est racontée une autre se prépare. Déjà fascinant. L’Orchestre d’Homme-Orchestre, c’est un monde constitué de ses propres codes dans lesquels nous entrons et sortons par ses voies "surnaturelles". La deuxième partie projette le montage des images captées lors de la première partie. C'est le renversement de la continuité !

La Mort d’État : la rhétorique du changement sert à briser tous les liens, à démanteler toute habitude, à désarçonner toute certitude, à dissuader toute solidarité, à entretenir une insécurité existentielle chronique. 


Nous semons à tout vent des graines de tomates industrielles pour récolter les fruits du capitalisme. Nous les mangeons toutes avec leurs fibres nécessaires au bon maintien d’une santé qui finira tout de même par être précaire. Nous avalons des choses que les autres fabriquent mais ne mangeraient jamais. Nous gaspillons le gras et le sucre en pédalant, ramant, courant. Nous engraissons les parcs à huîtres de perles dont les cochons ne veulent pas. Nous fumons les herbes illégales des contrebandiers. Nous fumerons bientôt celles des ministères de la Santé. Nous buvons les vins obligatoires. Nous postillonnons les germes de la Crise. Nous créchons dans les locaux chauffés éclairés des réserves abandonnées. Nous stationnons nos yeux de vitre devant des écrans de fumée. Nous nous isolons dans nos fils barbelés. Nous tendons une corde autour du monde pour que l’on nous pende avec. Nous ne serons jamais assez imprudents avec la révolution. En attendant de disparaître pour de bon, tâchons d’éviter le pire.

elquidam



Photos: Charles-Frédérick Ouellet, Llamaryon, Lise Breton

Extérieurement nous allons paisiblement côte à côte, mais pendant ce temps-là l'air qui nous sépare est sillonné d'éclairs comme si quelqu’un le fendait à coup de sabre.

Franz Kafka

Restant de tomates broyées qui décongèlent
Photo: L.Langlois
21 avril 2018

La Vidéo, l’Opéra, le Théâtre, la Musique, la Littérature, quelques-unes des substances essentielles de ce spectacle qui tranche sur à peu près tous les autres que nous avons vus cette saison. En dehors du cercle ouvert des révolutions, la fermeture temporaire des dictatures et démocraties doublé de l'essentiel qui sera toujours invisible pour les yeux OUVERTS. Avec L'ODHO, faut se laisser entraîner dans un monde libre de conventions, ne surtout pas essayer de tout comprendre mais de prendre du temps pour faire quelques recherches tout de même... 

elquidam


 Street Fighting Man

31 août 1968


Hey! Think the time is right for a palace revolution
'Cause where I live the game to play is compromise solution

Well, then what can a poor boy do

Except to sing for a rock 'n' roll band

'Cause in sleepy London town

There's just no place for a street fighting man

No




REVOLUTION

30 MAI 1968



You say you got a real solution
Well, you know
We'd all love to see the plan
You ask me for a contribution
Well, you know
We're doing what we can





L’EMPIRE DE L’OR ROUGE : 
ENQUÊTE MONDIALE SUR LA TOMATE D’INDUSTRIE 
DE JEAN-BAPTISTE MALLET



Les poètes tentent de greffer aux hommes d'autres yeux et de transformer ainsi le réel. Aussi sont-ils des éléments dangereux pour l'État, puisqu'ils veulent tranformer. Or l'État et ses dévoués serviteurs n'aspirent, eux, qu'à durer.

Franz Kafka




Tomate Zapotec ébouriffée
Gracieuseté d'Amazon





La musique de TOMATES


Pourquoi raconter des salades

Si tu restes sur place que nenni

Si c'est d'la cuisine de Nomades

C'est mieux d'lemporter sur la vie

Des Balkans aux North African

Du Moyen Orient à Paris

On n'tapine pas pour les gros Mac Donalds

Au pays du Kebab uni



UNE VRAIE CRITIQUE

LECTURE

 ROTTEN TOMATOES




En sortant de la Caserne Dalhousie, en cette belle journée de la Terre, on remarque les restants de l'hiver frett et blanc comme un lavabo. Faudra nettoyer tout ce qui traîne de plastique et cie dans nos belles rues sales et transversales. Plus loin, rue Saint-Paul, probablement à cause de ces magnifiques lapins de bois, on entre dans la boutique À LA CAPUCINE. Un gentil monsieur nous reçoit dans son antre minuscule mais si bien disposé. On cherche un loup mais il n'a qu'un renard. Il nous envoie donc au Musée de la Civilisation, juste en face, là où on y présentait pour le week-end seulement le RENDEZ-VOUS DE SCULPTEURS ART POPULAIRE DU QUÉBEC. De bien belles choses mais aucun loup dans les environs, ni de  chèvre, mais des gens fort sympathiques avec qui il a fait bon de communiquer, parce que le Québec c'est tellement grand...POINTE-AUX-OUTARDES, SAINT-SAUVEUR-DES-MONTS, BAIE SAINT-PAUL, MATANE, PRICE, VALLÉE-JONCTION, SAINT-ANDRÉ-DE-KAMOURASKA, SAINT-AURÉLIE, CACOUNA, SAINT-JOSEPH-DE-BEAUCE, KAMOURASKA, ALMA, RIVIÈRE-AU-TONNERRE, DRUMMONDVILLE, JONQUIÈRE, BERTHIER-SUR-MER, SAINT-JEAN-PORT-JOLI, SAINT-FRANÇOIS DE L'ÎLE D'ORLÉANS, RIMOUSKI, LA POCATIÈRE, ÎLE-AU-COUDRES, QUÉBEC... 





samedi 21 avril 2018

EXTRAS ET ORDINAIRES : 5- tout ce qui a des rayures dessus (2X)




Comme il est doux à travers les brumes de voir naître l’étoile.

Dédé Fortin



LA LISTE

On & Off
Here & Now
Un chien malade qui meurt dans vos bras.
Un lapin centenaire qui à jamais vous manquera.
Et des millions de livres qui sentent si bon.
Et surtout, surtout, beaucoup de crème glacée.
Et un bon spaghetti, des vinyles et de l’amour.

elquidam


Jonathan Gagnon, est l’un de ces êtres humains qui à chaque fois que vous le rencontrez vous procure de ce sentiment bouleversant qui vous fait penser que vous êtes entrés dans ce petit bois dormant, celui qui vous apporte la sécurité malgré le fait qu’il pourrait bien s’y cacher un gros méchant loup. Parce que tout comme lui et ces autres, vous aurez géré tant bien que mal, et en majeure partie du temps, les hauts et les bas qui vous donnent soif autant de vertiges que de félicité. Il est venu comme il est...


Le THÉÂTRE DE PASSAGE de Jonathan Gagnon et Maryse Lapierre nous donne de cette chaleur humaine dont nous aurons toujours besoin, surtout en ces temps de guerre frisquette où l’horloge de l’apocalypse 2018 est aiguillée à moins 2, à peu près à la même heure qu'en 1957, l'année qui m'a vue naître. On s'améliore pas tellement en vieillissant. ;-) 


La scène, disposée comme une agora, nous a immédiatement déposés dans le bain chaud des ondes de la voix humaine. Solo exécuté avec toute la sensibilité qu’exigeait ce moment intime, jouer, pour et avec le public, devient ici un art qui n’est pas à la portée de tout le monde, et en ce soir de première du 10 avril 2018, on peut sans aucun doute officialiser que Jonathan Gagnon a conquis le parterre enchanté de PREMIER ACTE


La réception d’EXTRAS ET ORDINAIRES en fût une championne. Faut voir son attachante intensité se transformer en une lumineuse énergie qui « contamine » ceux et celles qui la contractent en même temps que lui. Et cette danse, qui vous donne presque envie d’aller le rejoindre sur la piste…Tiens, juste pour le fun...


Comme un croissant de soleil inondant nos cœurs et nos têtes réunis dans le noir éclairé de cette boîte magique qu’est la sympathique salle de PREMIER ACTE, l’histoire du britannique Duncan MacMillan, superbement traduite par Joëlle Bond, a fait fusionner l’humour, la mort et l’amour avec la Vie, cette forme invisible et forte qui nous tiendra encore dans ces bras pour longtemps. L’auteur, qui nous avait touchés avec DES ARBRES (LUNGS) l’automne dernier, en est un qui a le don de faire chavirer les situations, de les rendre le plus près de la réalité...


Qui n’a jamais eu de pensées suicidaires n’est probablement pas né sur cette planète. On connaît tous au moins une personne qui a fini par s’expédier manu militari hors d’elle. Malgré la peine que ces morts nous affligent sur le coup, on sait pertinemment qu’on finira par oublier…avec le temps…tout s’évanouit. Étant donné que dans la nuit du 2 au 3 mai, elle a tendu sa main vers un tube de barbituriques et en ait avalé une dose mortelle, je trouvais de circonstance d'inclure la version de Dalida d'AVEC LE TEMPS. Sorry Line. ;-) 


J’ai bien sûr eu une pensée pour les deux cœurs torturés de Francine et Marcel qui, comme la maman de Jonathan (le personnage) ont eux aussi, un jour sans fin où le crépuscule pesait très lourd sur leurs âmes, bouché le tuyau d’extases. On se demande s'ils savaient tout le mal qu'ils nous causeraient en posant leur geste fatal. L'enfant de 7 ans qui a vécu les tentatives de suicide répétées d'une mère dépressive, vivant difficilement ses hauts et ses bas, s'oubliant presque, est-il libéré lui aussi de ses angoisses lorsque celle qui l'a mis au monde le quitte définitivement alors qu'il est devenu un adulte ? Avec le temps, va tout s'en va....

Photo: L.Langlois

Mais de croiser dans l'assistance le sourire de l’éternelle jeunesse de Roland Lepage a de quoi faire espérer que the best is yet to come pour les amateurs de théâtre que nous sommes devenus A. et moi au fil de ces années. On souhaite, tout comme lui, pouvoir se promener dans les différentes salles de spectacle encore aussi souvent et aussi longtemps que la santé nous le permettra...

Pour Jonathan
(You're the man)

Dresser la liste des ingrédients manquants pour la recette du bonheur.
Entrer dans le bal des deuils des mamans épuisées de vivre.
Tomber sur les nerfs à vif de tant de vies.
Exaspérer les fantômes de son malheur.
Passer à travers la vitre des pleurs glacés de la mort.
Écouter de la musique pour vivre mieux et oublier…

L’enfance qui vous fait parfois si mal.
L’adolescence qui finit par s’en foutre.
Dans le cœur des enfants de Polnareff,
Il y aura toujours de ces Je suis fou de vous

elquidam




EXTRAS ET ORDINAIRES

PRODUCTION : THÉÂTRE DE PASSAGE
TEXTE : DUNCAN MACMILLAN
TRADUCTION : JOËLLE BOND
MISE EN SCÈNE : MARYSE LAPIERRE
ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE, SCÉNOGRAPHIE ET RÉGIE : GABRIELLE ARSENAULT
CONCEPTION DES ÉCLAIRAGES: KEVIN DUBOIS
GRAPHISME : ÉMILIE LAPIERRE-PINTAL
COACH MUSICAL : PATRICK OUELLET
PHOTO DE L’AFFICHE : STÉPHANE BOURGEOIS
VIDÉO PROMOTIONNELLE : LOUP-WILLIAM THÉBERGE
DISTRIBUTION : JONATHAN GAGNON
PHOTOS DU SPECTACLE: CATH LANGLOIS

Une autre belle critique du DEVOIR:




DES LISTES, POUR PASSER LE TEMPS, 
POUR PRENDRE SES MESURES...
MES LIVRES, MES VINYLES
LES PIÈCES QUE J'AI VUES,
LES POÈMES QUE J'AI ÉCRITS
ET MON ÉPICERIE.


Photo: L.Langlois

ANECDOTE

Comme pour le chien de Jonathan, comme si je voulais conjurer le sort que mon Tit-Boule ne mourrait pas encore, j'ai acheté le plus gros sac de moulée + le plus gros emballage de litière. Et comme on ne donne ni ne jette immédiatement aux rebuts les choses personnelles de nos défunts, les garder encore quelques temps, comme s'ils étaient encore là, avec nous...


 .

Et pour la fin, 
une chanson d'Ella
pour Alex et Jonathan, 
un homme heureux.





EMBRIGADÉS : le théâtre comme sanctuaire


Le terme de "jusquiame" est un emprunt au bas latin jusquiamos, jusquiamus, du latin hyoscyamos, hyoscyamum et du grec ὑοσκύαμος (uoskuamos) de même sens, morphologiquement « fève de porc ». Il s'agit d'une allusion à l'épisode de l'Odyssée durant lequel la magicienne Circé transforma en pourceaux les compagnons d'Ulysse en leur faisant pour cela boire un philtre contenant de la jusquiame. Mais Ulysse était immunisé grâce à un antidote végétal, le moly, dont Hermès lui avait fait présent.  (wikipedia)


En ces temps de culpabilité, de peur et de crise identitaire, EMBRIGADÉS ne pouvait pas mieux tomber entre nos cœurs et nos oreilles d’anciens ados. Les trois interprètes, Félix Delage-Laurin, Blanche Gionet-Lavigne et Vincent Massé-Gagné, nous ont littéralement kidnappés par leur fougue et leur talent. Leur diction parfaite, doublée du ton « juste ce qu’il faut pour ne pas trop en mettre » aura fait résonner la réalité haut et fort dans un texte qu’ils ont senti, développé, écrit et joué.


Par sa simplicité efficace, la mise en scène de Pascale Renaud-Hébert aura créé l’envoûtement direct du public de PREMIER ACTE. Habitués que nous sommes de se faire parler dans le casque par toutes ces jeunes compagnies théâtrales qui ont de quoi à dire, je suis certaine que LES PENTURES n'ont pas fini de faire parler d'eux. Ils doivent d'ailleurs "faire voyager" leurs mots dans les écoles secondaires, là où la graine de la haine et de la radicalisation est souvent semée à tout vent, de l'Orient à l'Occident et inversement.

Christophe, Nadia et Marco

Ils n'ont pas peur d’aller jouer dans les recoins sombres de la vérité, celle qui n’est pas toujours facile à révéler « comme elle le devrait », et par les médias, et par les familles. Entremêlés dans les angoisses et la violence, Nadia, Christophe et Marco, trois adolescents aux croyances différentes, s’en vont faire LEUR nuit avec tout ce que cela implique, le poste de police y compris. Les projections sont toujours bien ajustées aux répliques, elles éclairent nos lanternes. L'atmosphère, lourde par moments, se transforme au gré des sentences et conséquences.

SANS TITRE
L.Langlois
Le Seuil des froidures

Comment en devient-on à s’endurcir autant ? Pourquoi ? Comment ? Sommes-nous seuls ou en groupe ? En faisons-nous davantage ou pas assez ? Est-ce que ce sera aujourd’hui ou demain? Qu’est-ce qui se passera dans notre tête quand on aura passé à l’acte ?


Photo: TVA

Est-ce que nos parents sont au courant de nos préoccupations socio-politiques et ou religieuses ? Est-ce qu’ils prennent du temps avec nous pour en discuter ? Est-ce qu’ils préfèrent nous laisser vivre enfermés dans nos chambres, avec nos ordis, nos fusils ou nos crucifix ? Sont-ils à une engueulade près de tout faire exploser ? Verront-ils enfin la lumière au bout de nos tunnels ?


Des Nadia, Christophe et Marco, on en a tous connus un jour ou l’autre, même que nous étions peut-être l’un d’eux à un certain moment donné. L’adolescence n’est jamais une période de tout repos, le cerveau planche à pleine vapeur sur des projets plus ou moins fous, ceux où l’avenir, quelques fois, ne fait pas vraiment partie de nos plans. C'est aujourd’hui que ça se passe, en ce moment-même, dans une rue en arrière de chez-nous, dans un autre arrondissement de la triste banlieue, sur une banquise lointaine dans le nord de la haine...



Ils sont là, dans leurs sous-sols illuminés d’écrans multiples, à boire de la bière, du thé à la menthe ou de l’eau, à s’empoisonner de jusquiame, à s’antidoter de moly, à avaler des paroles en l’air, à réciter des prières ou à tuer  leurs frères. Ils n’ont pas vraiment de temps à perdre, il faut réagir illico à tous ces déséquilibres qui entravent leur cheminement spirituel. Il faut, coûte que coûte, propager la nouvelle, bonne ou mauvaise, parce qu’on ne fake-news pas avec l’instant présent. L’éclatement d’un cœur en méga peine d’amour, ou celui d’une gueule qui ne te revient pas, ou encore celui d’un parti dans lequel tu avais milité pour la cause: tout ça peut faire extrêmement mal...quand on a que 16 ans...

Critique du DEVOIR

Photos: Cath Langlois


ALLÔ POLICE
27 mars 1970
(6 mois avant la Crise)


STERILIZATION
1972


PIGGY
1994

Nothing can stop me now 
'Cause I don't care anymore 
Nothing can stop me now 
'Cause I just don't care 
Nothing can stop me now 
'Cause I don't care anymore 
Nothing can stop me now 
'Cause I just don't care



EMBRIGADÉS

PRODUCTION : Les Pentures
TEXTE : Blanche Gionet-Lavigne, Félix Delage-Laurin et Vincent Massé-Gagné
MISE EN SCÈNE ET DRAMATURGIE: Pascale Renaud-Hébert
CONCEPTION : Émile Beauchemin, Marilou Bois, Mathieu C. Bernard et Simon P. Castonguay


ÉPICERIE  MORENA

Carvi, sumac, tahini, confitures de figues, olives kalamata, couscous israélien, poudre de thé matcha: tout ça à cause de Ricardo et de son numéro sur la cuisine méditerranéenne. Quel plaisir de magasiner dans cette épicerie internationale, surtout lorsque la commis vous sert comme si vous étiez Paul McCartney


mercredi 18 avril 2018

TRILOGIE ACADIENNE DE FICTION AUTOBIOGRAPHIQUE : l’intégrale intégrité au cube




Je regrette cependant de ne pas être allée voir LES TROIS EXILS DE CHRISTIAN E., mais je me suis mis à rêver de la prochaine pièce qui bâtira probablement l'une des plus fécondes trilogies que l'on aura vue jusqu'ici.

ENVAPEMENTS
14 février 2015


 DES COUSINS DES VOISINS DES AMIS
DES MONONKS DES MATANTES 
UN PÈRE UNE MÈRE 
UN PÉPÈRE UNE MÉMÈRE
DES FRÈRES DES SOEURS
DES CHIENS DES CHATS
DES CHARS DE LA BIÈRE
DU VENT ET DES BIJOUX
ET SURTOUT DE LA MUSIQUE…
(+ UN BON PLAT DE MACARONI) 
;-)

elquidam



Un voyage en première classe en Acadie, au pays de la reconnaissance, dans la patrie de la Sagouine. En compagnie de Christian Essiambre, Pierre Guy Blanchard et Luc LeBlanc, nous nous sommes promenés dans leurs terres, sur et sous leurs eaux. Nous nous sommes reconnus à table, dans le bois, au bar, dans le lit, dans le char, dans le grand cœur de ces familles qui gravitent autour des constellations, des montagnes et des glaces.

Photo: Pascal Ratthé

Fils et filles conçus dans le noir des chambres à découcher, hommes et femmes marchant main dans la main dans le creux humide des bords de mer, enfants et vieillards unis dans la même maison enchantée, frères et sœurs se tiraillant par les cheveux, fantômes et fées rôdant dans les contes de la folie pas ordinaire. Au-delà des rires et des peines, toute la vie qui mord à pleine dents dans le feu de l’action…


SOLO : LES TROIS EXILS DE CHRISTIAN E.

Nous, qui n’avions pas encore assisté à ce morceau d’anthologie acadien, avons été complètement absorbés par le monologue débordant de spontanéité et de vérité de Christian E. Une chaise, un homme, sa parole, son vécu, son départ du patelin, son apprentissage en ville, ses amours, ses amis, sa famille, son travail. Dans ce manège parfois étourdissant qu’est la vie des citadins, on le suit pas à pas, mot par mot. Ses racines, qui le suivent à la trace, ne quitteront jamais les images du tableau humain que sa mémoire lui conserve précieusement comme un porte-bonheur. Sur cette toile immense, où il y appose ses couleurs comme ses noirceurs, on aperçoit le fond brumeux et la lumière des fantômes toujours aussi présents. Christian E. attisait ainsi le public déjà en feu de la CASERNE DALHOUSIE. Des odeurs d’essence flottaient dans l’assistance, probablement celles de Philippe S., l’incomparable metteur en scène de ces histoires extraordinaires…



DUO : LE LONG VOYAGE DE PIERRE-GUY B.

Pour la suite des choses, et non les moindres, LE LONG VOYAGE DE PIERRE-GUY B., que nous avions vu en février 2015 au PÉRISCOPE, et que nous avions adoré A. et moi, et qui fût sans contredit notre découverte de la saison 2014-2015. En ce soir de printemps à saveur plutôt hivernale, tout le plaisir de retrouver Pierre-Guy B., en compagnie de son fidèle compagnon Christian E., a fait doubler l’extase de le réentendre avec le son indéfectible de ses multiples percussions. Comme un rappel tant attendu d’un air de déjà-vu, pour s’en souvenir comme si c’était hier, on clique sur le lien ci-contre :


Et aussi sur celui-ci, pour admirer toute la poésie musicale de ce multi-instrumentiste pas comme les autres:





TRIO : L’INCROYABLE LÉGÈRETÉ DE LUC L.

Pour la troisième période de cette partie parfaite, une recrue, Luc LeBlanc, que les THÉÂTRES SORTIE DE SECOURS et de L’ESCAOUETTE ont été repêché dans les eaux salées entourant l’Île-aux-Puces de Citrouille, personnage qu’il incarne depuis belle lurette. Ses compères ont eux aussi œuvré au Pays de la Sagouine. Tout aussi volubile et émotif que Christian E. et Pierre-Guy B., sa performance est gravée d’un humour particulièrement troublant par moments et totalement délirant à d’autres. Fallait le voir faire cette face à faire peur au diable mais si burlesque à la fois. Avec les éclairages de convenance, il était superbement hypnotisant. La scène lui appartenait littéralement. Il a cassé la baraque. Une autre superbe découverte pour nous, spectateurs heureux du Périscope en cavale.

http://www.journaldequebec.com/2018/03/14/le-charisme-de-luc-leblanc




Dans la Caserne
Photo: L.Langlois

Texte et idée originale
Philippe Soldevila, Christian Essiambre, Pierre Guy Blanchard et Luc LeBlanc
Mise en scène et direction de la création
Philippe Soldevila
Assistance à la création et direction de production
Emile Beauchemin
Direction technique
François Leclerc
Lumières
Marc Paulin 
Musique
Pierre Guy Blanchard
Collaboration artistique
Christian Fontaine
Direction artistique
Philippe Soldevila et Marcia Babineau
Compagnies
Théâtre Sortie de Secours et le théâtre l’Escaouette 
Photos du spectacle : Louis-Philippe Chiasson





Avant d’entreprendre ce périple théâtral, quoi de mieux qu’un détour dans le Petit-Champlain et au Buffet de l’Antiquaire. Pour prendre le pouls de la ville, pour la goûter et y respirer l’air frais de ce 24 mars 2018. Et parfois, on y fait de drôles de rencontres...








Le petit pompier de La Caserne Dahlousie
Photos: L.Langlois

Et le feu, en revenant du show, celui sur la rue Seigneuriale à Beauport, comme si celui auquel nous venions d'assister à la CASERNE DALHOUSIE, ne nous avait pas suffit...Puis ce goût de macaroni à la viande le lendemain, celui avec deux boîtes de soupe aux tomates. Miam!



Photo: L.Langlois
25 mars 2018